Méthodologie de calcul

Revalorisation des revenus

Les revenus utilisés proviennent de différentes sources, et d’années différentes. Pour coller au plus près de la réalité actuelle, on utilise comme base de référence le Smic au 1^er janvier de l’année en cours (aujourd’hui 2025). Pour les revenus dont on ne connaît que des montants plus anciens, on considère qu’ils ont évolué au même rythme que le Smic (par exemple, on fait évoluer les indicateurs 2024 publiés par les plateformes pour disposer de montants théoriques 2025 à comparer au Smic 2025).

Ajustement des données moyennes en fonction de la distance

Pour tenir compte de la distance, on utilise une formule de calcul publiée sur différents sites, qui correspondrait à la rémunération d’une prestation Uber Eats en 2021 :

avec R la rémunération en € et D la distance en km.

On sait par ailleurs que la rémunération d'une prestation Uber Eats en 2021 était en moyenne de 4,63 €. À partir de la distance fournie par l’utilisateur, on peut alors ajuster le temps de déplacement, d’une part, et le revenu, d’autre part. On fait l'hypothèse que la part fixe et la part variable sont restées identiques dans le calcul d'une rémunération (et que toutes les plateformes utilisent une formule similaire). Les temps d'attente sont eux supposés constants quelle que soit la distance.

Temps de déplacement :

avec t le temps ajusté (en heures), tm le temps moyen d’une prestation de la plateforme choisie (en heures), et d la distance renseignée en km.

Revenu :

avec r le revenu ajusté (en €), d la distance renseignée (en km), et rm le revenu moyen d'une prestation sur la plateforme choisie (en €).

Calcul du revenu cible

Si l’utilisateur choisit le revenu médian comme cible, le montant brut n’est pas immédiatement disponible. L’Insee publie un salaire net en équivalent temps plein, que l’on redresse en brut avec les taux de cotisations en vigueur (part salarié). Pour le Smic comme pour le revenu médian, on utilise les taux de cotisation (part employeur) pour retrouver un revenu superbrut, comparable au revenu superbrut d’un indépendant.

Salarié :

Superbrut = Net + cotisations salarié + cotisations employeur

Indépendant :

Superbrut = Net + cotisations = Chiffre d’affaires − charges d’exploitation

Pour le salarié, on ajoute également 10 % au revenu si l’utilisateur retient l’option avec prime de précarité.

Réintégration des temps non rémunérés

Pour comparer le travail d’un indépendant à celui d’un salarié, on réintègre les temps au travail non rémunérés pour l’indépendant, et les temps de repos du salarié.

On commence par tenir compte du temps d’attente, comme pour tout salarié dont une partie du travail consiste à attendre l’arrivée d’un client. Ce temps est ajouté à celui de la prestation. Dans certains cas, la plateforme dit explicitement ne pas intégrer le temps d’approche ni au temps de la prestation, ni au temps d’attente. Ce temps correspond à la durée qui sépare la validation du livreur et la récupération de la commande. Il peut être lié au temps passé à rejoindre le restaurant, ou à l’attente devant le restaurant si la commande n’est pas prête. Par convention, on intègre 5 minutes de temps d’approche si la plateforme ne l’intègre pas déjà au temps rémunéré.

avec t le temps de travail, t_dep le temps de déplacement (éventuellement ajusté en fonction de la distance), et t_att le temps d'attente moyen sur la plateforme choisie.

Les temps de pause sont ensuite réintégrés, en considérant qu’un salarié a droit à 20 minutes de pause toutes les 6 heures, soit environ 3 minutes par heure. Ce temps est proratisé pour tenir compte de la durée de prestation :

avec p et t les temps de pause et de travail retenus (en heures), et P le temps de pause horaire d’un salarié

Enfin, l’ensemble du temps de travail, pause comprise, est divisé par 47∕52 pour tenir compte des cinq semaines de congés d’un salarié.

Calcul du revenu horaire

Le calcul du chiffre d’affaires horaire (CA horaire) est obtenu en rapportant la rémunération (corrigée de la distance) au temps de travail (lui aussi corrigé). Un premier CA horaire est calculé en ne retenant que le temps directement rémunéré, un autre en retenant l’ensemble des temps réintégrés.

avec R la rémunération en € et T le temps de travail en heures.

On peut ensuite calculer un net et un superbrut horaires. On s’appuie pour cela sur le mode de cotisation des micro-entrepreneurs de la catégorie bénéfices non commerciaux (BNC). Ces derniers cotisent au taux global de 24,6 %, sur leur chiffre d’affaires.

On sait également que pour un niveau de référence de 10 000 € de CA, leurs cotisations correspondent à celles d’un indépendant classique, dont l’assiette de cotisation serait de 66 % du CA.

On peut donc connaître le taux de charges d’exploitation utilisé pour calibrer le taux de cotisations des micro-entrepreneurs BNC : il est de 10,81 %.

Ce calcul est réalisé en procédant comme si la réforme simplifiant le calcul de l’assiette de cotisations des indépendants, qui entrera en vigueur en 2026, était déjà d’actualité. Cette réforme n’est pas supposée modifier l’assiette de cotisation.

Les revenus sont déterminés de la façon suivante :

Revenu net :

CA × (1 − taux de charges − taux de cotisations) = CA × (1 − 10,81 % − 24,6 %)

Revenu superbrut :

CA × (1 − taux de charges) = CA × (1 − 10,81 %)

Calcul du pourboire

Une fois les revenus calculés, le montant de pourboire est obtenu par simple différence entre les revenus horaires, que l’on multiplie par la durée de la prestation en heures. Des calculs intermédiaires permettent d’isoler les différents effets.

Si l’utilisateur choisit de maintenir le régime de protection sociale d’un indépendant, on ne retient que la différence de revenu net. Toutefois, on tient compte du fait que le pourboire entre dans le chiffre d’affaires du livreur, qui paie des cotisations dessus. Pour que le revenu net soit réellement au niveau de celui du salarié, la différence est redressée en divisant l’écart de revenu par 1 − 24,6 % (taux de cotisation).

Si l’utilisateur choisit d’attribuer un régime de protection sociale équivalent à celui du salarié, on considère que cela revient à compenser l’écart de revenu superbrut. Dans les faits, la rémunération nette du livreur est alors portée au-delà de celle du salarié. On considère qu’il s’agit simplement d’une allocation différente du revenu (les prélèvements du salariés sont plus élevés, mais il acquiert plus de droits, tandis que c’est l’inverse pour l’indépendant).